L’engouement et la curiosité dont vous avez fait preuve en
ce qui a trait à la betterave jaune m’a incitée à cuisiner ce légume ensoleillé
de nouveau.
En 2007, Pierre Gingras, journaliste à La Presse écrivait ceci au sujet de ce légume racine :
Mise en marché dans les années 40 par la firme américaine
Burpee, la «Burpee's Golden» est la plus connue des betteraves à chair jaune.
Elle est délicieuse, une des meilleures selon moi. Très prisée en restauration,
on la retrouve rarement sur les étals et habituellement elle se vend à prix
élevé, probablement parce que les graines sont les plus chères, du moins quand
on les achète en grande quantité. Le taux de germination est aussi un peu plus
faible que chez les autres variétés. Pourtant, elle est facile à cultiver.
Sa peau est orangée, ses dimensions moyennes, et on peut la
cueillir après les premiers gels d'automne. Sa chair, jaune ou orangée, est
parfois dotée de traits foncés circulaires, un peu comme le bois d'un arbre.
Elle conserve sa saveur exquise et très sucrée même quand il s'agit de gros
spécimens. On retrouve d'autres cultivars de betteraves jaunes sur le marché
mais leur origine est obscure. Il s'agit probablement de variantes de la
«Burpee's Golden» ou encore de la même variété commercialisée sous un autre
nom. Les betteraves jaunes existent depuis au moins 200 ans, mais à l'époque
elles servaient de fourrage. Les semences sont relativement faciles à trouver. Source, cliquer ici.
Sept ans plus tard, les betteraves jaunes sont maintenant plus
faciles à trouver sur les étals québécois. L’hiver, on les retrouve en feuilles
au supermarché, en provenance des États-Unis, mais celles avec lesquelles j’ai
réalisé mon entrée d’aujourd’hui proviennent du Québec, donc cueillies
l’automne dernier. Les méthodes de conservation très pointues en vigueur de nos
jours permettent d’offrir sur le marché des légumes parfaits en goût, même
quelques mois après leur cueillette. Si dans votre région, la betterave jaune
est difficile à trouver, il n’est pas trop tard pour semer quelques graines de
ce légume racine dans votre potager, avril et mai étant les bons mois pour le
faire, lorsque le risque de gel est disparu.
La recette que je vous propose dans ce billet en est une du
chef Daniel Vézina. En principe, un carpaccio doit se réaliser à partir de
produits crus. Comme dans ma préparation les betteraves tranchées finement sont
cuites, il aurait été erroné, il me semble, de nommer ce plat carpaccio, comme
le propose le chef Vézina, d’où l’entourloupette dans mon titre.
Vous connaissez la sauce vierge? Cette sauce froide très simple,
mais tellement goûteuse, à base d’huile d’olive extra vierge, de tomates, d'ail ou d'échalote sèche, de fines herbes,
de jus de citron ou de vinaigre a d’abord été créée pour accompagner le poisson.
Maintenant, on en a fait plusieurs versions qui rehaussent aussi bien les
viandes que les légumes. Pour ce qui est
de l’origine de son nom, l’auteure du blog Autant que ce soit bon reprend pour amuser ses lecteurs cette
explication plutôt farfelue :
Les explications se perdent en conjectures. D’aucuns y vont
pour le fait que la sauce est à la base d’huile d’olive non seulement vierge,
mais extra vierge. Pragmatique, mais peu imaginatif. (Et puis, logiquement, ça
se serait appelé sauce «extra vierge», non?!) D’autres avanceront que c’est là
une recette mise au point pour la reine Elizabeth, la première du nom, réputée
pour avoir traversé la vie dans cet état premier (plutôt que… second) (d’où la
«Virginie», nommée en son honneur). Résistez à cette explication. D’abord, la
sauce vierge est une invention résolument méridionale — qui n’a absolument rien
à voir avec la Margaret Thatcher Tudor. Ensuite, comme disait le brave père
jésuite à un parterre de religieuse en commentant le règne de cette dernière:
«Entre nous soi dit, mes sœurs, elle était aussi peu vierge que vous et moi…
Mais c'est ici qu’on trouve véritablement la réponse, de la bouche même de l’auteur, le chef
français Michel Guérard, qui a révélé à Julie Andrieu pourquoi il avait baptisé
ainsi cette sauce :
Par curiosité, j’ai demandé à Michel d’où venait cette fameuse sauce. À ma grande
surprise, il m’a confié l’avoir inventée à ses débuts et appelée «vierge» en
référence à la qualité de l’huile utilisée. Me voilà donc dépositaire d’un
scoop de plus!
Betteraves jaunes à la manière d'un carpaccio et sa sauce vierge
2 portions
1 betterave jaune assez grosse, cuite
1 betterave jaune crue
Sauce vierge :
25 ml d'huile d'olive extra vierge
1/2 c. à soupe (8 ml) de vinaigre de vin rouge
1/2 échalote sèche hachée finement
1/2 gousse d'ail hachée (pas mis)
1/2 tomate, épépinée et coupée en brunoise
1/2 c. à soupe (8 ml) de ciboulette hachée
1/2 c. à soupe (8 ml) d'estragon haché
Sauce vierge :
25 ml d'huile d'olive extra vierge
1/2 c. à soupe (8 ml) de vinaigre de vin rouge
1/2 échalote sèche hachée finement
1/2 gousse d'ail hachée (pas mis)
1/2 tomate, épépinée et coupée en brunoise
1/2 c. à soupe (8 ml) de ciboulette hachée
1/2 c. à soupe (8 ml) d'estragon haché
quelques gouttes de jus de citron
sel et poivre
Cuire la plus grosse betterave jaune non épluchée, à grande eau, à mi-couvert, entre 25 et 30 minutes. Laisser refroidir la betterave dans l'eau froide quelques minutes. L'éplucher et la couper en tranches de 4-5 mm avec une mandoline. Tapisser une assiette avec les tranches de betteraves, sans les superposer (il est préférable de les tailler si nécessaire).
Préparer les ingrédients de la sauce vierge à l'avance. Juste avant de servir combiner tous les ingrédients de la sauce, assaisonner et bien mélanger.
Tailler une partie de la betterave crue en juliennes ou en spaghetti et déposer dans l'assiette.
Tailler une partie de la betterave crue en juliennes ou en spaghetti et déposer dans l'assiette.
Verser la sauce vierge sur les betteraves et servir.
mi piace, mi piace! mi da l'idea di essere uan salsa molto fresca e stuzziacante e poi il piato è molto ben curato
RépondreSupprimerJ'adore ton assiette!
RépondreSupprimerje n'ai jamais goûté de betterave jaune ni même vu d'ailleurs
bonne soirée
bises
jojo
C'est superbe j'adore, je n'ai jamais goûté ce légume mais ça me donne bien envie :)
RépondreSupprimerJ'ai des chiogga au frigo, ça me donne le goût de tenter l'expérience!
RépondreSupprimerJ'aime tellement les betteraves jaunes (+ que les rouges en fait)! Et l'idée de les manger ainsi me tente beaucoup, beaucoup:)
RépondreSupprimerQuelle belle assiette. C'est une chouette idée d'associer la betterave avec une sauce vierge.
RépondreSupprimerUne assiette magnifique. BRAVO!!!!!!
RépondreSupprimerJe ne pense pas avoir déjà mangé cette betterave.
A bientôt
C'est si beau! J'adore l'idée d'un ''carpaccio'' végétarien!
RépondreSupprimerTout me plait dans cette recette , de plus l'assiette est heureuse et donne très envie de la déguster , on ne trouve pas très souvent de betterave jaune , je serai plus attentive lorsque je ferai mes courses
RépondreSupprimerMerci pour le partage :)
Sacha
C'est beau et une vraie découverte pour moi! je ne connaissais pas ces betteraves!
RépondreSupprimertrès belle idée de carpaccio! je prends note, ça a l'air délicieux! ;)
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