mercredi 28 novembre 2012

Soupe à la dinde et aux nouilles en forme de bague



Habituellement,  novembre que ce soit au Québec ou ailleurs est synonyme de grisaille. Contre toute attente, il semble bien que le beau temps qu’on a eu cet été se poursuive cet automne : depuis trois semaines, il fait beau la plupart du temps, froid certes, mais ensoleillé! 

La lumière automnale, basse en cette saison, rentre à pleines fenêtres dans les demeures et illumine  l’environnement. C’est tellement beau, surtout quand la plupart des murs de sa maison sont peints dans des déclinaisons de jaunes. Ce n’est même pas mon idée, mais celle des anciens propriétaires du charmant bungalow que j'habite. Parfait contre le blues de l’hiver qui finira bien par s’installer, parce que la saison froide est longue au Québec.

Dans quelques minutes, je cuisinerai une soupe à la dinde et aux nouilles. J’y mettrai quelques petits légumes, peut-être des tomates, je verrai, et je la terminerai en y ajoutant des pâtes rondes qui ressemblent à de petits anneaux. Les enfants l’appelleront, comme d’habitude, la soupe aux bagues.

Et ça fleurera bon dans la maison!






Soupe à la dinde et aux nouilles en forme de bague
10 portions
2 c. à soupe d'huile d'olive
1 1/2 tasse (185 g) de carottes en dés
3/4 tasse (80 g) de céleri haché
1 tasse (150 g) d'oignon haché
2,75 l de bouillon de dinde (ce bouillon a été réalisé à partir d'une carcasse de dinde rôtie : pour le réaliser, il suffit de déposer la carcasse dans un très gros chaudron, de verser une grosse quantité d'eau et d'y ajouter 1 morceau de 2,5 cm de gingembre frais pelé. Laisser mijoter à couvert une quarantaine de minutes. Saler. Réfrigérer. Le lendemain dégraisser le bouillon de dinde)
1/2 tasse (50 g) de maïs en grains congelé
1 tasse (120 g) d'edamames congelés (choisir les fèves déjà écossées)
796 ml (800 g) de tomates en dés
1/2 c. à thé de Masala indien (de la marque Club House : ce produit de qualité est disponible en supermarché)
2 tasses (ou moins au goût) de pâtes Anelli siciliani (ces pâtes sont disponibles, entre autres, chez Milano à Montréal)
basilic frais haché en décoration (facultatif)

Dans une grande casserole, faire revenir les carottes et le céleri d'abord 3 à 4 minutes. Ensuite, ajouter les oignons et cuire 2 minutes.

Verser le bouillon de dinde et faire mijoter à feu moyen-doux, à couvert, jusqu'à ce que les légumes soient tendres en conservant un très léger croquant.

Incorporer le maïs et les édamames et cuire 3 minutes.

Ajouter les tomates et le masala. Laisser mijoter 8 minutes. Refroidir.

Entre-temps, cuire les pâtes à grande eau. Viser une cuisson al dente. Égoutter les pâtes cuites et les refroidir à l'eau très froide. Égoutter de nouveau. Ajouter les anneaux à la soupe lorsque celle-ci est refroidie.

Réchauffer la quantité de soupe désirée et servir.

samedi 24 novembre 2012

Patatas bravas


Il y a probablement autant de recettes de patatas bravas en Espagne qu'il y a d'amateurs de ces tapas et chacun vous diront que leur recette est la meilleure.

J'ai eu la chance récemment à Barcelone d'en déguster et entre nous, chut!, la recette d'aujourd'hui supplante nettement celles que j'ai mangées la-bas!

Parce que ça prend trois choses pour concocter un tel plat avec succès. D'abord, de bonnes patates qui ont bon goût et qui rissolent bien, une bonne sauce et surtout un bon pimenton qu'on incorpore à la sauce. Celui de la marque La Barraca a fait parfaitement l'affaire.

Ces pommes de terre épicées accompagnent particulièrement bien une cassolette d'épinards aux pois chiches et au boudin noir. Pour découvrir cette recette, c'est par ici.



Patatas bravas
4 portions
3 c. à soupe d'huile d'olive
2 c. à soupe d'oignon haché finement
2 petites gousses d'ail hachées finement
1 1/2 c. à soupe de paprika espagnol (le pimenton dulce non fumé de la marque La Barraca est excellent)
1/4 c. à thé de tabasco
1/4 de c. à thé de thym séché
1/2 tasse (125 ml) de ketchup
1/2 tasse (125 ml) de mayonnaise légère
sel et poivre du moulin
4 grosses pommes de terre Russet, pelées et coupées en dés de 2,5 cm
huile d'olive pour le rissolage
persil haché en décoration

Dans un poêlon, réchauffer 3 c. à soupe d'huile d'olive à feu moyen. Faire sauter l'oignon et l'ail jusqu'à ce qu'ils soient tendres. Retirer le poêlon du feu et ajouter le pimenton, le tabasco et le thym en mélangeant bien. Transférer dans un bol, puis ajouter le ketchup et la mayonnaise. Saler et poivrer. Réserver la sauce au frigo.

Tapisser le fond d'un grande poêle d'huile d'olive. Chauffer l'huile à feu moyen et y faire frire les pommes de terre. Avec des pinces, retourner les cubes de pommes de terre afin de les griller sur toutes leurs faces, ce qui peut prendre une quinzaine de minutes. Ne pas surcharger le poêlon. Si nécessaire, faire 2 ou 3 poêlées en prenant soin de garder au chaud les pommes de terre grillées.

Saler les pommes de terre, les garnir d'un peu de persil haché et les servir avec la sauce.

Source : Olé! Tapas, Paellas, Gaspachos et Sangrias pour une véritable fiesta, de Maria et Natalia Solis Ballinger, chez Guy Saint-Jean, éditeur, 2006.

vendredi 23 novembre 2012

Épinards aux pois chiches et au boudin noir


De retour de Barcelone, j'ai tenté de recréer ce tapa qui a réussi à me faire goûter au boudin noir.

Dans cette cassolette, on retrouve de grandes feuilles d'épinards que j'ai fait tomber à la poêle, dans un peu d'huile, auxquelles j'ai ajouté des pois chiches cuits, du pain de campagne frotté à l'ail que j'ai émietté et des petits morceaux de boudin noir acheté à La Queue de cochon, une des meilleures charcuteries de Montréal, selon Philippe Mollé. L'ajout du boudin a contribué à parfumer très agréablement la préparation végétarienne. Pour les coordonnées de La Queue de cochon, cliquer ici.

Ce tapa, lors de sa dégustation était accompagné d'un autre tapa, les patatas bravas, aussi une spécialité espagnole. Mon prochain billet décrira comment réaliser ces pommes de terre rissolées qui sont toujours accompagnées d'une sauce aux tomates épicée. Difficile d'imaginer manger ces deux tapas l'un sans l'autre, car ils s'accordent à merveille!



Épinards aux pois chiches et au boudin noir
4 portions
1 c. à soupe d'huile d'olive + 1 c. à soupe d'huile d'olive
600 g d’épinards frais nettoyés
sel
1 grosse gousse d'ail ou 2 petites
150 g de pain de campagne en tranches
1 cuillère à thé de pimenton dulce (piment doux) en poudre
1 cuillère à thé de graines de cumin broyées au mortier
150 g de pois chiches, cuits et égouttés
1 c. à thé de vinaigre balsamique
sel (s'il y a lieu) et poivre noir du moulin
1 bout de boudin noir
filet d'huile d'olive en finition 
fleur de sel en finition (facultatif)

Faire chauffer l'huile d’olive dans une grande poêle, puis y cuire à feu moyen, en 2 poêlées, pendant 5 minutes les feuilles d’épinards. Saler légèrement. Bien remuer en cours de cuisson. Réserver au four à 170 degrés F (77 degrés C).

Éplucher la ou les gousses d'ail, les dégermer et les couper en deux. Les écraser un peu avec la lame large d'un couteau. Frotter les tranches de pain de campagne avec l'ail.

Dans une autre poêle, émietter le pain de campagne frotté à l’ail (émietter toute la mie et une partie seulement de la croûte, au choix). Le faire griller à sec pendant quelques minutes, à feu vif, en y ajoutant le piment doux et le cumin. Bien remuer. Attention de ne pas brûler les épices!

Ajouter ensuite à la poêle, les épinards et les pois chiches. Incorporer le vinaigre balsamique, le sel (s'il y a lieu) et le poivre. Mélanger délicatement.

Ajouter le boudin coupé en petits morceaux et cuire à feu doux pendant quelques minutes, avant de servir bien chaud, en tapas ou en accompagnement. À noter que cette préparation peut être faite quelques heures à l'avance, car elle se réchauffe très bien, en cassolette, au four, à température moyenne, pour le service.

Juste avant le service, verser un filet d'huile sur la préparation chaude et saupoudrer légèrement de fleur de sel.

Source de cette recette que j'ai légèrement modifiée, cliquer ici.


***

Petite visite à la Librairie espagnole de Montréal où l’on peut s’approvisionner en produits de l’Espagne et de l’Amérique du Sud


Les fameuses petites cassolettes de terre cuite dans lesquelles sont servies les tapas se déclinent en plusieurs formats. Mon format préféré est celui qui a 16 cm de diamètre. Comme on est souvent deux à table et que ce format n'est pas trop gros pour faire de jolies photos pour mon blog, c'est donc celui que j'ai choisi. Avant leur première utilisation, les cassolettes doivent tremper au moins 4 heures dans de l'eau tiède.


Le pimenton est offert en plusieurs variétés. Il y a d'abord le doux (non fumé) que j'ai acheté pour réaliser les épinards ainsi que les patatas bravas. On m'a proposé le Pimenton Dulce de la marque La Barraca que j'ai trouvé vraiment délicieux. Les autres variétés de pimenton du magasin sont douces ou piquantes, mais dans les deux cas elles sont fumées.


Les olives espagnoles en conserve sont souvent délicieuses, mieux que celles que l'on retrouve en pot, ici, au Québec.


Le comptoir de charcuteries est garni de jambon serrano, de jambon ibérique dont le fameux pata negra bellota sans oublier les différents chorizos. Au-dessus, on retrouve divers fromages d'origines espagnole et sud-américaine.


Si vous cherchez un plat pour la paella, c'est ici qu'il faut aller. On en retrouve de tous les formats. Dans la rangée du bas, les plus grands plats sont en montre. À utiliser sur votre BBQ, car ils dépasseront de beaucoup la circonférence du plus gros rond de votre cuisinière.



Quand on décide de cuisiner une paella, il est important de se procurer du riz à paella. 
Pour de très bonnes recettes de paellas, consulter le livre Olé! Tapas, Paellas, Gaspachos et Sangrias pour une véritable fiesta de Maria et Natalia Solis Ballinger, chez Guy Saint-Jean, éditeur, 2006.


Pour les coordonnées de la Librairie espagnole, cliquer ici. 

lundi 19 novembre 2012

La lasagne de leur enfance


Une recette qui traverse les générations, c'est précieux!

Cette lasagne créée par arrière-grand-maman Céline s'est retrouvée tout récemment sur la table de l'une de ses arrière-petites-filles, une de mes propres petites-filles, celle qu'on surnomme Sisi. C'est ma petite rouquine qui est venue coucher à la maison, l'autre soir, et qui par l'entremise de sa maman m'a laissé savoir que la lasagne est l'un de ses mets préférés.

Pour la recevoir, donc, j'ai sorti mes gros canons : la fameuse lasagne de grand-maman Céline. Elle tenait cette recette d'une voisine italienne, du nord de l'Italie probablement, qui lui a enseigné que la cannelle et le clou de girofle se mariaient bien avec le bon goût du boeuf et de la tomate.

Alors, voilà cette lasagne divinement parfumée qui j'espère réjouira votre famille tout autant que la mienne!



Ces deux photos illustrent l'avant et l'après de l'incorporation de la béchamel à la sauce aux tomates et à la viande.


La lasagne de leur enfance
8 à 10 portions
1 1/2 c. à soupe d'huile d'olive
1 gros oignon haché finement
500 g de boeuf haché maigre
1 gousse d'ail hachée
1/4 c. à thé de clou de girofle moulu
1/4 c. à thé de cannelle moulue
2 petites feuilles de laurier
2 boîtes de 284 ml de soupe aux tomates Campbell, non diluées
1/2 boîte (70 g) de 156 ml de pâte de tomates (ne pas employer le concentré de tomates en tube, mais bien la pâte de tomates)
125 ml de bouillon de poulet
1/2 c. à thé (ou moins au goût) de flocons de piment de Cayenne broyés
1/2 c. à thé de basilic séché
3/4 à 1 tasse (185 à 250 ml) de sauce béchamel (pour une recette de béchamel cliquer ici).
1 boîte de pâtes à lasagne sèches, cuites à grande eau selon les instructions du fabricant (viser une cuisson al dente)
500 g de fromage mozzarella râpé
375 g de fromage cottage 2% (ou de ricotta allégée)

La sauce :
Dans un grand poêlon, faire revenir l'oignon dans l'huile quelques minutes sans le brunir. Incorporer le boeuf haché, l'ail, le clou de girofle, la cannelle et les feuilles de laurier. Cuire d'abord à feu vif, ensuite à feu moyen, à découvert, 15 à 20 minutes. Éviter, en brassant régulièrement, que la préparation de viande n'attache au fond de la poêle. Après la cuisson, retirer les feuilles de laurier et les jeter.

Ajouter à la poêle la soupe aux tomates, la purée de tomates, le bouillon de poulet, les flocons de piment de Cayenne broyés et le basilic séché. Cuire à feu doux 10 minutes en brassant régulièrement. La sauce ne doit pas trop réduire. Réserver.

Préparer la sauce béchamel et verser la quantité requise dans la sauce aux tomates et à la viande. Bien mélanger.

Le montage :
Tapisser légèrement de sauce un plat à lasagnes graissé (28 cm x 38 cm). Déposer sur la sauce trois pâtes à lasagne cuites côte à côte. Verser de la sauce sur les pâtes. Déposer une autre couche de pâtes. Saupoudrer de mozzarella et disposer le fromage cottage sur la mozzarella. Verser un peu de sauce sur les fromages et recouvrir d'une couche de pâtes. Étendre de la sauce sur les pâtes à lasagne et couvrir d'une couche de pâtes.

Répéter l'opération jusqu'à épuisement de la sauce et des fromages. Terminer par une couche de sauce recouverte de mozzarella. Il va probablement vous rester quelques pâtes à lasagne cuites.

Recouvrir la lasagne d'un papier d'aluminium et cuire à 400 degrés F (200 degrés C) environ 40  minutes. Piquer la lasagne en son centre pour vérifier si elle est bien chaude. Si tel est le cas, enlever le papier d'aluminium et cuire au goût jusqu'à ce que le fromage du dessus soit bien fondu. Servir.

mercredi 14 novembre 2012

Cretons parfumés au piment de la Jamaïque, au clou de girofle et à la sarriette


Quand on revient d’un voyage en Europe, le dur retour à la normale passe, entre autres, par la cuisine de chez soi que l’on retrouve avec bonheur.

Ainsi, pour faire plaisir à mon Épouxcurien, je lui ai préparé des cretons qu’il aime déguster le matin au petit déjeuner.

Voici une recette que j’avais préalablement publiée, mais que j’ai modifiée histoire de faire changement. Si vous recherchez une recette de cretons traditionnelle du Québec, celle-ci n’est pas pour vous. En revanche, si vous aimez les terrines de porc parfumées au piment de la Jamaïque (quatre-épices) et au clou de girofle, vous apprécierez ma proposition d’aujourd’hui. Comme j’ai utilisé du porc haché extra-maigre pour sa réalisation, ces cretons sont une excellente source de protéines, sans apport élevé en gras saturés.




Cretons parfumés au piment de la Jamaïque, au clou de girofle et à la sarriette

Appareil de porc haché :
500 g de porc haché extra-maigre
2 c. à soupe de Noilly Prat (c'est un vermouth)
2 gousses d’ail, hachées
1 c. à soupe de farine
1 c. à soupe de piment doux (disponible dans les épiceries européennes ou arabes)
1/2 à 3/4 c. à thé de sel (commencer par 1/2 c. à thé à ce stade-ci)
1/2 c. à thé de flocons de piment fort broyés (ou moins, tout dépend de la force des piments broyés que vous avez entre les mains. À noter qu'une fois refroidis, les cretons deviennent moins piquants)

Pour la cuisson, ajouter :
1/2 c. à soupe d'huile d'olive
1 oignon (100 g) haché finement
1 tasse (250 ml) de lait
1/2 tasse (40 g) de chapelure
1 pincée de clou de girofle moulu
1 pincée de sarriette séchée
sel, s'il y a lieu

Dans un grand bol, mélanger tous les ingrédients de l'appareil de porc haché. Réfrigérer 4 à 6 heures.

Dans un grand poêlon, verser l'huile d'olive et cuire les oignons 2 minutes sans les faire brunir. Ajouter le porc haché et incorporer tout de suite le lait, la chapelure, la pincée de clou de girofle et celle de sarriette. Cuire à feu moyen en remuant souvent jusqu'à cuisson uniforme. Saler de nouveau, s'il y a lieu.

Une fois cuite, passer la préparation au robot culinaire pour obtenir une texture granuleuse. Tasser ensuite dans un ou plusieurs petits contenants et réfrigérer quelques heures avant de servir. Les cretons se congèlent très facilement. Servir au petit déjeuner, en sandwich le midi ou sur un morceau de pain à l'apéro avec quelques petits cornichons.

mardi 6 novembre 2012

Balade gourmande à Barcelone


Mon récent séjour à Barcelone, que j'ai adoré, m’a donné l’occasion de goûter à des aliments que j'évitais chez nous. Il faut dire que les tapas se sont avérés tout indiqués, grâce à leur format plutôt mini, pour tenter l’expérience de la dégustation de certains mets qui ne m'attiraient pas du tout, comme :
-la pieuvre cuite à la plancha (vous connaissez ma phobie de la ventouse!);
-les sardines fraîches cuites aussi à la plancha, et
-le boudin noir.

Résultats :
-ma phobie de la ventouse a presque disparu. J’ai aimé la texture de la pieuvre, mais pour ce qui est du goût, je n’ai pas été emballée, mais je souhaite néanmoins retenter l’expérience!
-j’ai adoré les sardines qui étaient d’une fraîcheur incomparable. Et c’est tellement facile à manger : on n’a qu’à tirer sur l’arête dorsale et facilement on se débarrasse de toutes les petites arêtes d’un coup. À déguster de nouveau pour sûr!!
-le boudin noir coupé en petits morceaux et accompagnant des pois chiches et des épinards, le tout cuit à la cassolette de terre cuite si typiquement espagnole. Un délice, vraiment!




Mais la découverte qui m’a le plus emballée ce sont les pintxos (on prononce pintchos à Barcelone).
C’est la même chose que les tapas, me direz-vous, et vous aurez raison. «Pintxos»» est la façon basque espagnole de dire « tapas ». Traditionnellement, le pintxo est retenu par un cure-dent et on fait le décompte des cure-dents à la fin pour régler la facture. Mais le cure-dent n’est pas obligatoire pour attribuer le nom de tapas ou de pintxos à des préparations. On retrouve aussi les tapas en cassolettes, en brochettes ou autrement. 

En fait, l’idée des tapas est de déguster un ensemble de petits plats ou de bouchées apéritives, de se les partager et de se régaler!

Je m’étais bien promis que c’est par la grande porte que je découvrirais les tapas espagnols!

Quand en déambulant sur la rue Ferran à Barcelone, je les ai aperçus à travers la vitrine de chez Orio, où la gastronomie basque est à l’honneur, j’ai su que c’était là que la dégustation tant attendue aurait lieu. Les pintxos, tous retenus par un cure-dent piqué à la verticale, bien alignés devant le comptoir, m'ont véritablement éblouie! J’ai défilé devant eux comme on le fait devant des œuvres d’art, admirant chacune des bouchées, dans une lumière tamisée. La taverne basque était presque déserte à cette heure de la journée. J’ai donc eu le loisir de choisir tranquillement lequel de ces petits chefs-d’œuvre me régalerait en premier.

En l’apercevant, j’ai tout de suite su que c'était lui. Quelle gueule il avait! Son élégance, son port altier (oui, oui, il était très haut), la disposition parfaite de chacun de ses éléments (rien ne retroussait) et, plus tard, la finesse des parfums qui se mélangeaient à chaque bouchée m’ont convaincue que mon premier choix était le bon. Laissez-moi vous le présenter :


Mais d'abord brossons un tableau des lieux. En arrivant dans le bar à tapas, on s'assoit à une de ces grandes tables et on commande, comme la tradition le veut, un verre de cava qui est un vin blanc mousseux produit en Espagne. La marque  Freixenet, d'origine catalane, en est un exemple.


Comme il n'y a personne au comptoir vers 16h, on a tout le loisir de défiler devant les pintxos pour faire un choix judicieux.


Quand on regarde ces belles réalisations, on comprend pourquoi certains parlent de gastronomie en miniature.


Mon coup de coeur est allé à celui du milieu. Ici, photographié en plongée, il n'est pas parfaitement à son avantage, mais je vous assure qu'il a un profil terrible.
Mais ce n'est pas tout. Une fois assis, en train de savourer les bouchées froides choisies au comptoir, le serveur passe à l'occasion pour nous offrir des pintxos chauds. Difficile de résister!
Pour une visite virtuelle chez Orio ou d'autres restaurants faisant partie du groupe basque Sagardi, c'est par ici.


Je l'ai tellement aimé, ce fameux pintxo, que j'ai décidé de le reproduire, à ma façon, à mon retour de Barcelone. Alors voici ma version dont vous retrouverez la recette plus bas. Il a un beau profil, n'est-ce pas!




Pintxo de goberge à saveur de homard
4 à 6 portions
2 à 3 tranches de bacon, une bonne partie du gras enlevée
125 ml de crème 35%
sel au goût
1 c. à soupe de mascarpone
1 paquet de 225 g de goberge à saveur de homard (surimi), haché finement au robot
quelques gouttes de sauce piquante genre Tabasco
zeste de citron en très petite quantité
1 baguette de pain
beurre ou margarine
8 à 12 asperges blanches fines en pot, rincées et épongées
un petit morceau de poivron rouge frais, haché finement
cresson frais en décoration
ciboulette en décoration

Le bacon :
La veille ou l'avant-veille de la réception, cuire le bacon à medium. Il est nécessaire de mettre le feu à cette température. Ainsi, graduellement, la poêle se réchauffera et le bacon cuira lentement. Environ 20 ou 30 minutes après le début de la cuisson, le bacon sera croustillant et bien cuit sans être aucunement brûlé. Éponger le bacon dans des essuie-tout et lorsqu'il est tiédi, le hacher grossièrement au couteau pour ensuite le réduire très finement au robot culinaire. Réfrigérer jusqu'à utilisation.

L'appareil de goberge à saveur de homard :
Avant toute chose, comme on s'apprête à fouetter de la crème, il est préférable de placer le bol à mélanger et le fouet au congélateur une quinzaine de minutes.

Fouetter la crème et quand elle est montée, la saler. Ajouter le mascarpone et terminer par un dernier coup de fouet.

Incorporer les trois quarts de la crème au mascarpone (garder le reste pour utilisation ultérieure) au goberge haché. Bien mélanger. Avec vos mains, vérifier si vous êtes capable de former une demi-quenelle qui se tient bien. Si tel n'est pas le cas, c'est peut-être parce que le goberge n'est pas haché assez finement. À ce moment-là, repasser la préparation au robot en veillant toutefois à conserver une certaine texture.

Ajouter maintenant la sauce piquante, genre Tabasco et le zeste de citron. Ici, il faut faire attention aux quantités qui doivent être minimes. On ne veut pas que ces deux ingrédients, en matière de goût, prennent le dessus sur le goberge à la crème. Réfrigérer la préparation avant le montage.

Le montage :
Trancher la baguette en tranches diagonales. Beurrer légèrement chaque tranche. Avec vos mains, prendre une bonne quantité d'appareil de goberge et former une demi-quenelle (genre petit bateau de notre enfance) et la déposer sur le pain.

Saupoudrer la partie supérieure de la structure avec le poivron rouge haché. Avec vos mains, pressez sur le poivron pour qu'il colle à l'appareil de goberge. Faire la même chose avec le bacon. Déposer les deux asperges blanches dont vous aurez préalablement coupé une partie du pied, celle qui est souvent fibreuse. Piquer avec un long cure-dent pour retenir le tout et terminer en fixant le cresson. Déguster de préférence avec un verre de cava!

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Le marché de La Boqueria
À Barcelone, en plein coeur de la ville, il existe un marché permanent et couvert. Pour une Nord-Américaine comme moi, La Boqueria est un régal pour les yeux, car on peut y retrouver tous les produits dont on entend parler quand on s'intéresse à la cuisine méditerranéenne.

La dame aux saucissons. Crédit photo : Épouxcurien.


 La dame aux olives. Crédit photo : Épouxcurien.

La morue séchée est souvent employée en Espagne. Les petites boulettes frites qu'on aperçoit au centre de la photo sont délicieuses et très populaires. J'ai bien aimé celles que j'ai mangées.



Une variété incroyable de légumineuses cuites est en vente au marché. Voilà une alternative aux légumineuses en conserve ou aux légumineuses séchées quand on veut éviter le temps de trempage nécessaire pour la plupart d'entre d'elles et leur temps de cuisson proprement dit.


 La prochaine fois que j'irai à Barcelone, c'est tôt le matin que je me rendrai à La Boqueria alors que les touristes seront moins présents. Crédit photo : Épouxcurien.


On voudrait tous s'installer à un des quelques comptoirs de tapas que l'on retrouve à l'intérieur même du marché. On ne peut réserver sa place. Si la chance vous sourit et que des places se libèrent, alors là vous dégusterez des tapas réalisés à partir de produits on ne peut plus frais.
Ah! les fameux petits poivrons verts cuits à grande friture, au naturel, sans chapelure. Regardez-bien la photo : sur le dessus du comptoir, ils sont crus et dans une assiette à côtés d'un des deux verres de cava, ils sont cuits. Ces petits piments verts, sont pour la plupart du temps doux en bouche, mais il arrive quelquefois, à ce qu'on m'a dit, qu'on tombe sur certains qui soient plus forts. En tout cas, je peux vous assurer que c'est délicieux!



Le jambon ibérique est une spécialité de l'Espagne. Partout dans la ville de Barcelone, comme au marché, on vend de ce fameux jambon. On a eu la chance, Épouxcurien et moi, d'acheter à un étal de La Boqueria, 100 grammes du meilleur : le pata negra bellota. Un porc noir, élevé en liberté, qui se nourrit de glands de chêne tombés des arbres qui poussent sur son lieu d'élevage est à l'origine de ce jambon délectable très apprécié partout en Espagne et dans le monde. Cette photo n'a pas été prise au marché, mais dans une boutique de Barcelone. Ici, on voit Épouxcurien qui contemple les différentes variétés de jambon ibérique proposées aux clients.



        
Pour découvrir l'atmosphère qui règne au marché de La Boqueria, je vous invite à visionner cette vidéo. La langue que vous entendrez est le catalan, la langue que les gens de Barcelone parlent entre eux. Cette langue ressemble un peu plus au français que le castillan (l'espagnol) qui lui est parlé ailleurs en Espagne et en Amérique du Sud. 
Le 25 novembre prochain, les Catalans de Barcelone et d'ailleurs en Catalogne se prononceront par référendum sur leur avenir constitutionnel. Ça ressemble à ce qui s'est passé ici, au Québec, en 1980 et en 1995. Voteront-ils pour l'indépendance de la Catalogne? À suivre!
Pour en connaître un peu plus long sur les spécialités culinaires de Barcelone, cliquer ici.

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crédit photo : Épouxcurien.